(Marie-Ève Rochefort) – Du 20 au 23 février derniers, la troupe de théâtre principale du Collège de Valleyfield entamait la première série de représentations de Somatorium, une adaptation du roman Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, mise en scène par Jean-Sébastien Courchesne. Les comédiens nous ont transportés dans un futur peut-être pas si lointain, où les humains sont maintenant fécondés en laboratoire et où l’amour est un concept désuet.
La pièce est des plus intéressantes dans l’optique où elle met en lumière la relation qu’entretient l’humain avec l’amour. D’un côté, on nous présente des « humains nouveau genre » qui vivent d’un bonheur assaini de sentiments contre les « sauvages » qui évoluent au sein d’une famille et qui croient encore au mariage. L’œuvre est donc un excellent prétexte pour se questionner au sujet de notre société actuelle.
Cette nouvelle race d’humains est divisée en quatre groupes : les Alpha, les Bêta, les Gamma et les Delta. Dès leur enfance, ils sont conditionnés afin de déterminer leur future position dans la hiérarchie sociale. Ils sont ensuite contrôlés par ce qu’on appelle le soma, une drogue euphorisante qui contribue au bonheur de chacun. Comme le mariage et l’enfantement n’existent plus, la sexualité est ce qui lie encore les humains les uns aux autres. Être amoureux est un acte d’égoïsme et de possessivité : « tout le monde appartient à tout le monde ».
Évidemment, les humains du futur seront confrontés aux sauvages et à John, l’homme qui bouleversera l’univers de cette nouvelle société. En résultera un choc des générations et, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, un grand coup de théâtre. Comme la pièce sera de nouveau présentée du 24 au 27 avril, je vous laisse le loisir de découvrir vous-même le dénouement de l’histoire.
Une adaptation à la manière d’une création collective
Interrogé par INFOSuroit.com, le metteur en scène Jean-Sébastien Courchesne admet qu’au départ, il aurait voulu présenter une création collective : « je voulais qu’il n’y ait presque pas de texte et que la pièce soit axée sur le mouvement. Je voulais partir d’improvisations sur des sujets qui touchaient les étudiants. Après quelques répétitions, ils m’ont fait connaître leurs craintes par rapport au manque de concret dans ce que nous faisions. » Une des étudiantes, Laurence Doucet, a donc proposé de créer une pièce à partir du livre Le meilleur des mondes. En raison d’un manque de temps pour en faire une adaptation complète, Jean-Sébastien s’est inspiré du film pour finalement présenter Somatorium, en coupant, ajoutant ou modifiant certaines scènes.
La pièce de la troupe principale du Collège de Valleyfield est donc le fruit d’un énorme travail d’équipe. Tous les comédiens ont été mis à contribution afin de pondre cette œuvre théâtrale, que Jean-Sébastien se plaît tout de même à appeler une création collective : « Je voulais que les étudiants collaborent artistiquement […] Dans le même ordre d’idée, je ne voulais pas que Nicholas soit simplement un technicien. Je lui ai fait part de mes besoins, et je voulais qu’il fasse à partir de ceux-ci une conception de son cru. »
On reconnaît d’ailleurs les étudiants Katarina Deschamps, Mylène Daigneault, Samuel Filiatrault, Laurence Doucet, Kelly-Anne Bédard, Marie-Laurence Doucet, Ève Archambault, Marie-Christine Loyer, Cédrick Mainville, Léandre Morin-Plante, Maude-Andrée Meloche, le technicien Nicholas Levasseur et le metteur en scène Jean-Sébastien Courchesne.
Une pièce à voir – Prochaines représentations en avril
Fait intéressant, on retrouve des extraits de plusieurs autres œuvres dans la pièce de la troupe principale du Collège de Valleyfield. Vous reconnaîtrez notamment des passages des films Crocodile Dundee, Burlesque, Requiem for a Dream et de la pièce La Cantatrice Chauve.
Vous reconnaîtrez aussi plusieurs chansons à travers les différentes chorégraphies, telles que Cotton Eyed Joe, de Rednex et Passe-moé la puck, des Colocs et Express, de Christina Aguilera.
Pour ceux qui auraient manqué cette excellente pièce, je vous invite à mettre à votre agenda les dates du 24 au 27 avril, alors que la troupe entamera une deuxième série de représentations. Elles risquent d’ailleurs d’être encore meilleures que les premières.
Troupe École
De son côté, la troupe École de théâtre du Collège de Valleyfield présentera Cents mots, un montage dramatique de deux textes d’Étienne Lepage : Rouge Gueule et Kick, du 7 au 9 mars, à 20 h, au Théâtre de poche. Vous y verrez les comédiens Alex Vaudrain Demers, Vicky Langlois, Jérémie Paradis, Jade Archambault, Francis Lecavalier, Shanna Caissie Chartrand, dans une mise en scène de Cyndi Trudel Haineault.