(Marie-Ève Rochefort) – Le nombre de choses qu’un être humain peut accumuler au fil de sa vie peut être bien surprenant. Étant pris d’un désir de garder en mémoire chaque moment marquant de son existence, il s’assure de chérir tout ce qui peut avoir un lien avec son passé. Certaines babioles ont plus d’importances que d’autres. À force de vouloir tout mémoriser, on finit par tout empiler sans trop y penser. Mais vient un temps où l’on est confronté à ce ramassis de souvenirs, comme lorsque survient un déménagement.
C’est exactement ce que vivent les personnages de la pièce En dehors de moi, une création signée Myriame Larose et Noë Cropsal, présentée en partie lors des 18es Fêtes internationales du théâtre. L’auteure de ces lignes a toutefois voulu connaître le fin mot de l’histoire et s’est déplacée à L’espace Cercle Carré pour assister à l’entièreté de l’œuvre.
La pièce met en scène un homme et une femme, interprétés par Noë Cropsal et Myriame Larose. Le premier quitte son appartement, y laissant derrière toute sa vie enfermée dans un lot de boîtes. La seconde prend possession des lieux, d’abord en étant décontenancée devant ce fouillis, mais devenant ensuite curieuse de découvrir qui était l’ancien propriétaire. Petit à petit, sa curiosité l’amènera à redécouvrir sa propre histoire. Le spectateur vivra alors les victoires et les échecs de la nouvelle locataire, en passant par les méandres de sa vie amoureuse et ses folies de jeunesse.
En dehors de moi est une oeuvre intéressante dans l’optique où elle crée un lien spécial avec le spectateur. En effet, ce dernier peut se sentir interpeller par les nombreuses références qui s’y trouvent, comme le relatent les comédiens.
« Les objets que nous avons choisis l’ont tous été pour avoir un effet sur le spectateur. Nous avons été vraiment inspirés par ce qu’ils représentaient et comment le public pouvait connecter avec eux. Dans tous ces objets-là qu’on accumule, il y a des bouts de nos vies », a commenté madame Larose. « On n’a pas choisi de manière significative tous les objets, par contre, ceux qui étaient soulignés ou pointés l’étaient. On a réfléchi quand même assez longuement sur ce qu’allait contenir le sac, soit des bonbons et des condoms. On trouvait que ceux-là étaient chargés et avaient une valeur forte », de poursuivre monsieur Cropsal.
Autre point fort, la combinaison de multimédia et d’univers minuscules permet de maximiser l’expérience du spectateur. Une caméra, reliée à une télévision, permet au public de cibler chacun des détails d’un décor dont la conception relève d’une minutie hors pair. D’ailleurs, chapeau à l’équipe d’En dehors de moi pour l’ensemble des petits détails rendant ce passage de la pièce aussi intéressant.
Mentionnons en terminant que certains membres de l’équipe ont étudié au Collège de Valleyfield. On peut penser à l’actrice principale, Myriame Larose, ainsi qu’à Josiane Fontaine-Zuchowski, qui se charge des lumières et à Frédéric Jeanrie, qui fût le premier public de l’œuvre.
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