(Anne Minh-Thu Quach) – Au Canada présentement, il est de bon ton de parler de la place des femmes et des mesures à mettre en place pour aider les mères, les entrepreneures, les travailleuses, etc. Le mot femme fût d’ailleurs utilisé près de 700 fois dans le dernier budget fédéral. Il faut par contre conserver un regard critique face à des propositions qui sont déposées sans mesures concrètes ou sans investissement suffisant.
Contrer la violence faite aux femmes
Le Premier ministre Trudeau m’a affirmé lui-même en Chambre des communes investir dans les refuges pour les femmes victimes de violences. Pourquoi dans ce cas, le dernier budget fédéral n’aide pas une femme de plus via des organismes terrains qui aident réellement nos mères et nos sœurs ? Les nouvelles sommes sont, encore une fois, du soutien indirect aux organismes pour lequel ils devront recréer des projets afin d’aller chercher quelques miettes. Ces organismes, comme nous en avons dans notre région, ont besoin de soutien récurrent pour appuyer leur mission de base, soit celle de soutenir les femmes dans leurs épreuves. N’hésitez pas à communiquer avec un organisme dédié aux femmes victimes de violences si tel est votre besoin, comme celui de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.
Femmes autochtones
Le dernier budget fait abstraction du tragique sort des femmes autochtones assassinées et disparues. Certaines mesures sont mises en place afin de soutenir les communautés et les femmes au niveau de l’accès à des logements abordables ou du soutien pour la garde des enfants, mais rien ne viendra soutenir la prévention et l’intervention auprès des jeunes autochtones à risque et encore moins pour soutenir les corps policiers dans leurs recherches et interventions. Est-ce cela l’égalité des chances, pour ces milliers de femmes assassinées et disparues ?
Équité salariale
Le Canada se classe au 15e rang mondial des 29 pays de l’OCDE selon l’écart dans le salaire horaire des hommes et des femmes. On peut se poser de sérieuses questions sur le véritable leadership que le gouvernement fédéral prend sur ce dossier quand l’on sait qu’il est l’employeur d’environ 10% des travailleurs du pays¹ ! Ce n’est qu’après 20 ans de militantisme de la part des groupes de femmes, et depuis leurs élections, des députées néo-démocrates comme Sheri Benson, Karine Trudel et Sheila Malcolmson, que le gouvernement fédéral a finalement décidé d’emboîter le pas au Québec et de réfléchir à la question.
Malheureusement, l’on devra encore attendre afin de voir la loi qui encadrera les mesures concrètes pour réaliser l’équité salariale et les sommes qui seront allouées à de réels changements. Rien ne garantit les actions à venir et encore moins la rigueur de leurs applications. Je vous invite donc à signer la pétition pour que l’équité salariale devienne un droit de fait le plus rapidement possible.
Anne Minh-Thu Quach
Députée fédérale de Salaberry-Suroît à la Chambre des communes, porte-parole du NPD en matière de jeunesse
T : 450 371-0644
C : [email protected]
¹ Environ 10 % de la main-d’œuvre au pays est sous autorité fédérale — des fonctionnaires, mais aussi des employés d’entreprises sous charte fédérale, comme les banques ou les secteurs des transports et des télécommunications.
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