(Marie-Ève Rochefort) – Âgé de seulement 15 ans, l’étudiant à l’école Louis-Philippe-Paré de Châteauguay Samuel Nolet voit grand dans sa lutte contre le tabagisme.
Le jeune leader de La gang allumée de la Montérégie lance un compte à rebours et espère faire passer le taux de tabagisme de 12 % à 0 % chez les adolescents de la région d’ici 2025, un objectif ambitieux. Dérouté par la hausse de plus de 650 % de jeunes fumeurs entre le secondaire 1 et le secondaire 5, le jeune résident de Mercier est bien décidé à faire entendre sa cause.
« On connaît tous un proche qui est décédé à cause de la cigarette. 50 % des fumeurs meurent de la cigarette et les compagnies de tabac en rient. Ils ne veulent que faire du profit. Quand on m’a proposé d’être leader de la gang allumé, je me suis dit que pour sensibiliser les jeunes, quoi de mieux qu’un autre jeune qui sait de quoi il parle. Le message passe peut-être mieux si c’est par un pair », a-t-il commenté en entrevue avec INFOSuroit.com.
L’objectif fixé par Samuel Nolet pourrait sembler irréalisable pour certains, mais pas pour le jeune étudiant. Il est convaincu qu’en sensibilisant continuellement la population sur les dangers du tabagisme, les adolescents comprendront le non-sens de l’action de fumer la cigarette.
« Je pense que la sensibilisation est quelque chose de super important. On essaie de dénormaliser le tabac avec les fausses croyances comme le tabac fait maigrir ou quand tu fumes ça paraît cool. Il faut démanteler ces croyances et montrer le vrai jour des compagnies de tabac qui visent les jeunes pour remplacer les clients qui sont morts de leurs propres produits », a-t-il poursuivi.
Des actions seront entreprises tout au long du processus pour permettre l’atteinte de l’objectif 0 % d’adolescents fumant la cigarette en 2025. L’année dernière, l’adoption de la Loi sur le tabac par le gouvernement du Québec a donné un solide coup de pouce à La gang allumée grâce à des mesures comme l’interdiction de fumer en voiture en présence d’un enfant et la proscription de vendre des produits du tabac avec saveurs ou arômes. Les jeunes leaders contre le tabagisme ont d’ailleurs réagi à cette loi.
En 2015, La gang allumée proposera une politique sans tabac.
« On va proposer une politique sans tabac aux écoles et aux organismes jeunesse. Ce n’est pas une obligation, mais on aimerait que les écoles qui en ont déjà une l’améliorent et ceux qui n’en ont pas l’instaurent. On aimerait estimer le taux de tabagisme dans chaque organisme et apporter du soutien aux adolescents qui veulent arrêter de fumer. On aimerait que la politique aille plus loin que ce que la loi demande », ajoute-t-il.
Déjà, la sensibilisation semble porter ses fruits, mais pas seulement auprès des adolescents.
« C’est étonnant parce qu’on vise les jeunes, mais les personnes qui viennent le plus m’en parler, ce sont les adultes. Dans ma première année du mandat, on expliquait que les adultes ont un gros rôle à jouer sur les jeunes parce qu’ils sont les modèles. Ce sont donc des parents qui sont venus me voir pour me dire que je leur avais ouvert les yeux parce qu’ils se rendent compte qu’ils influencent les jeunes et qu’ils voulaient arrêter de fumer. J’ai même des amis qui m’ont dit que leurs parents avaient arrêté de fumer grâce à moi », affirme-t-il avec fierté.
Même s’il ne sera plus leader de La gang allumée de la Montérégie l’année prochaine (puisque le mandat ne dure que deux ans), Samuel Nolet va continuer son combat puisque la sensibilisation sera toujours nécessaire.
« Nous les jeunes, on est tellement exposés aux médias, aux films et aux séries dans lesquelles on voit la cigarette. On peut donc facilement l’associer à la richesse, au pouvoir et au glamour. C’est rare qu’un acteur qui fume la cigarette a les dents et les doigts jaunes et qu’il tousse. Si entre 2008 et 2013, il y a eu une baisse du taux de tabagisme de 10 %, pourquoi est-ce qu’on n’arriverait pas, en 9 ans, à baisser de 12 % ? », conclut-il.
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Selon l’Institut de la statistique du Québec et Statistique Canada :
- 3% des élèves fument en première secondaire. Cette proportion atteint 23 % en secondaire 5, ce qui veut dire que près d’un élève sur quatre comment à fumer durant son secondaire;
- 29 % des jeunes adultes de 20 ans à 34 ans fument au Québec.
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