Mardi dernier (16 décembre), le conseil municipal de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield présentait son budget 2015, lequel propose une hausse moyenne de 2,63 % de la taxe foncière et une augmentation de 1,7 % en moyenne du compte de taxes des citoyens.
Il met également en lumière les différentes dispositions évaluées afin de pallier les coupures imposées par le gouvernement du Québec.
On y apprend notamment que le conseil ne dispose plus de réserve financière pour absorber le contrecoup des coupes en lien avec le pacte fiscal transitoire, que le remboursement de la taxe de vente du Québec pour les travaux, achats et autres services requis par la ville a été réduit à un taux de 50 % au lieu du 62,8 %, ce qui représente un manque à gagner d’environ 350 000 $ et que certaines activités seront vouées à disparaître alors que d’autres projets devront être reportés.
« Dans un contexte où nous faisons face à une réduction importante de nos revenus, il a fallu consentir des efforts particuliers pour diminuer, dans la mesure du possible, les dépenses tout en préservant une qualité acceptable des services aux citoyens ainsi qu’une modeste marge de manoeuvre qui nous permettra, tout de même, de réaliser les projets jugés les plus importants, voire essentiels pour satisfaire les besoins prioritaires de nos citoyens. Ce budget a été élaboré en considération des aspects où nous pouvons exercer un contrôle. Toutes les décisions, prises par les paliers gouvernementaux supérieurs, qui viennent altérer nos marges de manoeuvre financières ont des conséquences sur les choix que nous faisons. De façon particulière, cette année, nous avons, rappelons-le, fait des choix difficiles qui s’imposaient, reporté des projets, supprimé des activités et limité la croissance de nos engagements de soutien à différents organismes, comme nous l’avons fait l’an dernier. Chaque contribuable devra donc participer à cet effort collectif pour permettre à la Ville de fonctionner sur une base normale sans heurts majeurs, nous l’espérons, pour la majorité des contribuables tout en souhaitant que nos organisations partenaires bénévoles puissent poursuivre leur déploiement et leur excellent travail si essentiels à l’animation de notre ville », souligne le maire Denis Lapointe.
Taxation foncière par tranche de 100 $ d’évaluation
Programme triennal d’immobilisation 2015 – 2016 – 2017
Le conseil municipal a fait le choix d’investir avec prudence en raison de l’incertitude occasionnée par les récentes turbulences issues de l’imposition, pour 2015, par le gouvernement du Québec, d’un pacte fiscal contraignant financièrement d’autant plus que l’effet de la réduction du taux de remboursement de la TVQ aura une conséquence à plus long terme sur les emprunts de la ville réalisés pour le financement de travaux du programme triennal d’immobilisations (PTI).
Dans son plan triennal d’immobilisations 2015 – 2016 – 2017, le conseil municipal propose d’investir environ 75 M$ dans la réalisation de projets divers dont environ 26 M$ de ces investissements ont déjà été engagés dans les années précédentes ou seront engagés en 2015. D’autres projets font actuellement l’objet d’analyses et d’études préliminaires au Service de l’ingénierie et entrent donc dans une planification à court et moyen termes :
- Réhabilitation des infrastructures du boulevard du Havre ainsi que des rues Nicholson, Salaberry, Jacques-Cartier et Saint-Thomas;
- Rénovation du collecteur Taillefer;
- Collecte et gestion des eaux pluviales du parc d’affaires Arthur-Miron;
- Aménagements de la rue Moco;
- Bassin de rétention du secteur La Baie et égout Taillefer-Trudeau;
- Réaffectation de l’ancien poste de police;
- Aménagements des traverses nord-sud du boulevard Mgr-Langlois et mise en place de mesures visant à améliorer la sécurité de la circulation véhiculaire, à contrôler et à réduire la circulation des véhicules lourds;
- Lien Victoria Est – autoroute 530 – boulevard Sainte-Marie;
- Réfection du boulevard Sainte-Marie – Jacques-Cartier – autoroute 530;
- Chemisage des conduites d’aqueduc et d’égout;
- Réaffectation du bâtiment du 247, chemin Larocque;
- Bouclage routier du secteur La Baie.
Dépenses de 74,6 M$
Les prévisions budgétaires pour l’année financière 2015 s’établissent à 74 637 936 $, ce qui représente une augmentation de 2,37 % par rapport au budget 2014. Cette hausse est quelque peu supérieure à l’augmentation du coût de la vie (2,2 %)
Échéancier des versements-
Afin d’aider les citoyens contribuables, les familles et les travailleurs à faire face à l’augmentation et à planifier leur budget annuel, le maire Denis Lapointe a précisé l’échéancier des versements prévu. Le premier versement à faire à la Ville de Salaberry-de-Valleyfield sera le 1er mars, le second le 1er juin et le dernier versement le 1er septembre de l’année budgétaire 2015.
Prenez note en terminant que l’adoption des prévisions budgétaires 2015 sera télédiffusée ce soir sur TVCogeco Câble 13, à compter de 18 heures, et sur le site Internet de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield. Enfin, vous trouverez sur le site Web de la municipalité le Discours du maire, les Prévisions budgétaires et le Sommaire des Prévisions budgétaires.
__
En cherchant à comprendre le 2,63 % de hausse moyenne de la taxation foncière (inscrit sur Info-Suroît, dans Le Soleil et le discours du maire sur les prévisions budgétaires 2015) et le 1,7 % de hausse moyenne du compte de taxes (rapporté par Info-Suroît et Le Soleil), j’ai trouvé ce qui suit…
Le 1,7 % de la hausse moyenne du compte de taxes pour une maison de 200 000 $ concerne seulement le secteur Salaberry-de-Valleyfield. Dans les secteurs de Grande-Île et de Saint-Timothée, les hausses sont respectivement de 3,58 % et de 2,66 %. La hausse moyenne pour l’ensemble de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield serait donc de 2,65 %.
Pour ce qui est de la hausse moyenne de la taxe foncière pour l’ensemble de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, elle est de 3,94 % et non pas de 2,63 %, si l’on tient compte que les hausses par secteur sont de 2,53 % (40 $) dans Salaberry-de-Valleyfield, de 5,33 % (79 $) dans Grande-Ìle et de 3,95 % (59,20 $) dans Saint-Timothée, et ce, alors que la variation de l’indice des prix à la consommation a été de 1,6 % au Québec et de 1,8 % à Montréal entre novembre 2013 et novembre 2014 selon Statistique Canada.
D’où vient le 2,63 % de hausse moyenne de la taxe foncière indiqué dans le discours du budget 2015 ?
Selon mes calculs :
– Maison de 200 000 $ secteur Salaberry-de-Valleyfield : plus 40 $ par année (2,53 % d’augmentation)
– Maison de 200 000 $ secteur Grande-île : plus 79,00 $ par année, (5,33 % d’augmentation)
– Maison de 200 000 $ secteur Saint-Timothée : plus 50,20 $ par année (3,95 % d’augmentation)
PERTE DE CONTRÔLE
À la lecture du budget 2015 de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, il ressort à l’évidence que l’effort de réduction des dépenses du conseil municipal n’a pas été à la hauteur des attentes des citoyennes et citoyens qui, à nouveau, subiront une hausse injustifiée et injustifiable de leur fardeau fiscal.
En effet, ce prétendu effort se limite à une très faible diminution des dépenses municipales, soit seulement 476 821 $ sur un budget de dépenses de 74 637 936 $ : un budget toujours en expansion avec une hausse de plus de 1,7 million de $ en comparaison avec celui de l’an dernier.
Pour équilibrer son budget 2015, le conseil municipal a plutôt choisi, encore une fois, la voie la plus facile. Il pige dans les poches des contribuables un montant supplémentaire de plus de 2 millions de $, et ce, à partir de la taxe foncière. (En 2014, il a siphonné ainsi plus de 1,9 million de $, dont plus de 1,3 million de $ uniquement dans les poches des propriétaires d’immeubles résidentiels.)
Ainsi, pour une deuxième année consécutive, les élus profitent donc de l’augmentation des valeurs des propriétés pour équilibrer leur budget au lieu de mettre enfin de l’ordre dans les finances municipales et faire réellement preuve d’une saine gestion des deniers publics.
En cette période d’austérité, cette perte de contrôle des dépenses municipales n’est pas du tout de bonne augure pour l’avenir. À moins d’y mettre un frein, les gens vont finir par voter avec leur pied en déménageant ou en s’implantant ailleurs.