(Marie-Ève Rochefort) – Dans le but de conscientiser la population aux impacts de nos habitudes de vie et de consommation, la citoyenne Cynthia Doucet, soutenue par le PRAQ (Pour un Réseau Actif dans nos Quartiers), a créé une série de quatre conférences intitulée Vers le Vert.
Déjà, deux conférences, suivis d’ateliers, ont été offertes à la population au courant des dernières semaines à l’édifice Raphaël-Barrette de Salaberry-de-Valleyfield. La première portait sur les semis, l’autre sur le gaspillage alimentaire. L’auteure de ces lignes y était.
Apprendre à faire ses semis
C’est l’horticultrice Jasmine Kabuya Racine qui a ouvert le bal le 13 avril dernier avec la conférence Produire ses plantes comestibles. Elle a guidé les personnes présentes dans le processus visant à planter des semences pour en récolter les fruits, légumes et fines herbes et a offert une panoplie de trucs pour simplifier la démarche.
Parmi les avantages d’une telle pratique, on peut penser aux économies financières, à la proximité de ses produits (nul besoin d’aller à l’épicerie pour se procurer les aliments que l’on fait pousser), à la conscientisation de nos proches et même au plaisir de jouer dans la terre.
Débutant ou expert en la matière, chacun y trouvait son compte dans cette conférence qui dressait une liste d’astuces pour les gens de tous les niveaux. À titre d’exemple, l’horticultrice a conseillé aux novices de débuter avec des semences de basilic, de bette à carde, de tournesol, d’origan, de ciboulette, de chou frisé, de sauge et de thym.
Jasmine Kabuya Racine a aussi dressé la liste des choses nécessaires à la confection de semis :
- Du terreau à semis (30 % de compost, 60 % de vermiculite et 10 % de sable horticole);
- Un contenant pour la terre (base d’un 2 litres de lait par exemple) et y faire des trous;
- Un dôme pour faire l’effet d’une serre (un contenant à salade ou à muffins);
- Des semences;
- Des étiquettes pour différencier les semences (on peut se servir de restes de plastique);
- Un vaporisateur ou un arrosoir.
Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez consulter le site Internet des Incroyables comestibles du Suroît ou encore suivre le blog de Jasmine Kabuya Racine.
Réduire le gaspillage alimentaire
De son côté, l’expert (anti-)gaspillage alimentaire, Éric Ménard, a expliqué comment remplir son ventre sans toutefois remplir les poubelles le 27 avril dernier. Il a d’abord dressé des statistiques qui font froid dans le dos : 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année dans le monde selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture ! Au Canada, le gaspillage alimentaire représente plus de 100 milliards de dollars en pertes économiques.
Aussi, même si l’on est porté à croire que les restaurateurs sont les plus grands gaspilleurs, il nous faudrait regarder dans nos propres foyers puisque 47 % du gaspillage alimentaire se passe à la maison, contre 20 % dans l’étape de la transformation, 10 % dans la production et seulement 9 % dans le domaine de la restauration et de l’hostellerie.
Rassurez-vous, il existe des pistes de solutions pour moins gaspiller. Il faut d’abord apprendre à se servir de ce qui se trouve dans le frigo et le garde-manger avant d’aller racheter de nouveaux produits. Également, pensez à prioriser les aliments périssables et ceux qui sont sur le point de ne plus être consommables.
Monsieur Ménard s’est également attaqué à la fameuse date de péremption, mal comprise de bon nombre de personnes.
« La date de péremption n’est pas une garantie de salubrité, mais plutôt un indicateur de fraîcheur et de qualité optimale. Une fois la date passée, la valeur nutritive va baisser graduellement, mais votre produit ne deviendra pas toxique par magie le lendemain de la date. De plus, elle ne s’applique qu’aux aliments non ouverts et est uniquement obligatoire pour les produits périssables, dont la durée de conservation est de 90 jours ou moins. Elle est donc facultative pour les produits non périssables. Enfin, en général, les aliments peuvent être consommés après leur date d’expiration et légalement, les magasins pourraient vendre des produits passés date », a-t-il expliqué.
L’expert a aussi indiqué que les produits en cannes peuvent être consommés bien longtemps après la date de péremption puisqu’ils baignent dans un environnement stérile. Le seul moment où l’on doit s’inquiéter est lorsque le cannage est bossé au niveau du joint d’étanchéité. Monsieur Ménard a aussi parlé du yogourt, lequel peut être consommé plusieurs mois après la date, si le produit n’a pas été ouvert !
Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, visitez le blog d’Éric Ménard, le site Internet Sauve ta bouffe ou encore l’outil À vos frigos.
Deux autres rendez-vous
Deux autres conférences sont à l’horaire de la série Vers le vert :
- Initiation au zéro déchet avec Cindy Trottier, 11 mai, 18 h à 20 h
- Compostage domestique avec Maggy Hinse, 25 mai, 19 h à 20 h 30
_________________________________________________________________________________